Les problèmes de santé causés par le bruit des avions à Zaventem coûtent plus d’un milliard d’euros

La procédure pour le nouveau permis d’environnement de l’aéroport national a révélé que les émissions massives de carbone et d’azote ne sont pas les seules préoccupations. Une nouvelle étude commandée par le Bond Beter Leefmilieu montre que les problèmes de santé causés par le bruit des avions ont été fortement négligés. En effet, les frais de santé des riverains atteindraient plus d'un milliard d’euros par an. Le Bond Beter Leefmilieu et les mouvements citoyens actifs dans le domaine de l’aéroport appellent le ministre Gilkinet à imposer à l’aéroport des restrictions de bruit, afin de respecter la santé et la qualité de vie des riverains.

36 000 euros de frais de santé par vol de nuit

Le Bond Beter Leefmilieu a demandé au bureau d’étude ENV-ISA de calculer combien de personnes subissent des problèmes de santé à cause du bruit des avions autour de Brussels Airport. Les calculs montrent que, sur base annuelle, 220 000 riverains sont fortement incommodés par le bruit aérien et que le sommeil de 109 000 riverains est gravement perturbé. De plus, 51 000 personnes présentent un risque accru d’hypertension artérielle et 2 000 personnes présentent un risque fortement accru de maladies cardiaques.

Pour Marc Goethals, cardiologue à l’hôpital Onze-Lieve-Vrouw à Alost, ces chiffres sont peu surprenants. « Jour et nuit, notre corps réagit aux bruits de façon autonome, car, à un niveau inconscient, notre corps associe le bruit au danger. C’est pourquoi notre corps se met en état de défense, c’est-à-dire la fameuse ‘réponse combat-fuite’. Cet état mène à une augmentation de la pression artérielle, une accélération du rythme cardiaque et la libération d'hormones de stress. »

L’Organisation Mondiale de la Santé dénonce les nombreux problèmes de santé auprès des riverains d’aéroports depuis des années. En outre, des études épidémiologiques montrent que nous sommes particulièrement sensibles au bruit pendant la nuit. Le cardiologue Marc Goethals explique : « L’exposition répétée aux bruits nocturnes perturbe les fonctions essentielles du sommeil, même si nous ne sommes pas consciemment éveillés. Cela entraîne une immunité réduite face aux infections et au cancer, une récupération physique plus lente et la détérioration de notre mémoire et de notre santé mentale. »

ENV-ISA a calculé que la perturbation du sommeil, les problèmes de pression artérielle et les maladies cardiaques coûtent à notre société au moins 1 milliard d'euros par an. Cela revient à une moyenne de 36 000 euros de frais de santé par vol de nuit. Par ailleurs, ce chiffre est une sous-estimation, puisque les frais des médicaments et de l’hospitalisation ne sont pas pris en compte.

Brussels Airport commet une négligence coupable

Malgré l’énorme impact du bruit aérien sur la santé et la qualité de vie des riverains, l’exploitant de l’aéroport néglige de prendre des mesures supplémentaires. Pire encore, le médiateur fédéral de l’aéroport, Philippe Touwaide, a mis en lumière que certaines conditions du permis d’environnement de 2004 n’ont toujours pas été remplies. De même, dans le cadre de la nouvelle demande de permis, l’exploitant de l’aéroport n’affiche que peu d’ambition, déclare Jasper Wouters du Bond Beter Leefmilieu : « Brussels Airport Company affirme miser fortement sur la durabilité et la viabilité pour les riverains. Or, dans la pratique, ils investissent surtout dans des parcs de panneaux solaires et l’électrification du trafic au sol. Cela ne change rien au bruit des avions. Qui plus est, l’efficacité des redevances de décollage et d’atterrissage différenciées qu'ils prélèvent - système selon lequel les avions plus bruyants doivent payer plus - n’a jamais été démontrée. »

En même temps, nous savons que l’exploitant de l’aéroport continue à enregistrer d’énormes profits année après année. Jasper Wouters du Bond Beter Leefmilieu : « Dans la période 2016 - 2019 le bénéfice à affecter s’élevait en moyenne à 93 millions d’euros par an. Ces bénéfices partent largement à l’étranger puisque 75 % de Brussels Airport est entre les mains de fonds de pension et d’investissement étrangers. La société belge paie donc les charges de l’aéroport tandis que les profits financiers partent largement à l’étranger. »

Le ministre Gilkinet détient la clé pour l’avenir de l’aéroport

En collaboration avec les groupes d'habitants, le Bond Beter Leefmilieu a élaboré un plan d’avenir pour Brussels Airport. Ce plan a pour but d’obtenir une forte réduction des problèmes de santé et environnement causés par le trafic aérien, sans toucher à l’emploi ou à l’accessibilité de notre pays. Les responsables politiques se montrent enclins à étudier le plan, selon Jasper Wouters du Bond Beter Leefmilieu : « Nous avons proposé notre plan d’avenir à de nombreux parlementaires et aux cabinets de quelques ministres flamands et fédéraux. Tous nos interlocuteurs ont largement partagé nos préoccupations quant aux dommages sanitaires causés par l'aéroport et son trafic aérien. 

Nous appelons le ministre Gilkinet donc à enfin respecter sa promesse de résoudre la problématique des nuisances sonores autour de Brussels Airport. Il faut que le gouvernement fédéral impose une trajectoire limitée dans le temps, assortie de conditions contraignantes, en vue d'une exploitation de l'aéroport à faible niveau de bruit. Car il n’est plus acceptable que tellement de gens subissent des problèmes de santé, tandis que la plupart des bénéfices partent à l’étranger. »

Cliquez ici pour consulter l’étude ENV-ISA

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