Vu que Brussels Airport Company a des plans de croissance, BBL et des groupes de résidents plaident pour la transformation de Zaventem en un aéroport national adapté à la région environnante.

400 millions d'euros en termes de santé et aucune perte d'emploi : une nouvelle étude montre les avantages considérables du plafonnement et de l'interdiction des vols nocturnes de Brussels Airport

Vu que Brussels Airport Company a des plans de croissance, BBL et des groupes de résidents plaident pour la transformation de Zaventem en un aéroport national adapté à la région environnante.

Le débat sur l'avenir de notre aéroport national atteint sa vitesse de croisière alors que l'aéroport de Bruxelles doit obtenir un nouveau permis d'environnement. Selon une nouvelle étude, commandée par le Bond Beter Leefmilieu, le plafonnement du nombre de mouvements aériens et l'interdiction des vols de nuit permettraient d'économiser 400 millions d'euros en termes de santé, sans perte d'emplois. BBL appelle le gouvernement, les employeurs et les syndicats à travailler sur un "plan directeur" : “Le gouvernement devrait placer la santé des résidents et des travailleurs locaux au-dessus des profits privés de BAC, et investir dans des programmes d'orientation pour les travailleurs."

L'enquête publique pour le renouvellement de l'autorisation de l'aéroport de Bruxelles a débuté le week-end dernier. Les chiffres du rapport d'impact sur l'environnement confirment les résultats d'une étude antérieure commandée par Bond Beter Leefmilieu. Ces études ont montré que le bruit des vols de l'aéroport de Bruxelles perturbe gravement le sommeil de 109 000 riverains et que quelque 50 000 personnes sont exposées à un risque accru de maladies cardiovasculaires. En outre, les avions au décollage créent plus de dioxyde d’azote que toutes les entreprises du port d'Anvers réunies, et émettent plus de gaz à effet de serre que le chauffage d'un million de ménages.

Plan détaillé

Maintenant qu'il semble que Brussels Airport Company ait d'autres plans de croissance, Bond Beter Leefmilieu et des groupes de résidents plaident pour la transformation de Zaventem en un aéroport national adapté à la région environnante.

Dans une étude commandée par Bond Beter Leefmilieu, Transport & Mobility Leuven a analysé les effets de deux mesures prises par Brussels Airport : l'interdiction des vols de nuit, d'une part, et la limitation du nombre total de mouvements aériens à 220 000 vols par an, d'autre part. Cela représente une baisse d'environ 6 % par rapport à la période précédant Corona.

Emplois supplémentaires dus au passage au rail

"On nous a souvent opposé l'argument massue selon lequel de nombreuses personnes perdraient leur emploi à cause de nos projets. Il s'avère que ce n'est pas vrai", souligne Jasper Wouters. "L'interdiction des vols de nuit a surtout un impact sur les compagnies de fret. DHL peut parfaitement décider de programmer une grande partie de ses vols de fret pendant la journée, là où des créneaux horaires sont encore disponibles. Cet investissement offre un repos nocturne aux résidents locaux ainsi qu'aux employés. En effet, leur santé physique et mentale souffre également beaucoup du travail de nuit imposé par le modèle de transport de colis 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7."

Selon l'étude de TML, l'équivalent de 0,1 % à 0,2 % de l'emploi actuel disparaîtrait à long terme. Les chercheurs de l'étude indiquent que l'étroitesse du marché du travail pourrait même absorber cette perte. En outre, il existe un énorme potentiel de création d'emplois supplémentaires.

"Nous pouvons facilement remplacer les vols de moins de 600 kilomètres par des voyages internationaux en train, ce qui nous permettrait d'économiser jusqu'à 30 000 mouvements d'avions par an", affirment-ils. L'étude montre que le rail emploie plus de personnes par passager-kilomètre que l'aviation. L'emploi pourrait donc augmenter. Nous demandons donc aux syndicats et aux entreprises de transport public de lancer des programmes de reconversion pour les employés intéressés du secteur de l'aviation", a déclaré Jasper Wouters, de Bond Beter Leefmilieu.

La santé du citoyen y gagne

Selon l'étude, une plus grande limitation du transport aérien augmenterait le prix moyen du billet d'à peine 5 euros. En revanche, les citoyens y gagneraient considérablement sur le plan de la santé : un plafonnement du nombre de mouvements d'avions et une interdiction de vol de nuit se traduiraient par un gain sanitaire et environnemental de près de 400 millions d'euros par an. Ce gain ne tient pas encore compte des avantages liés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre autres que le CO2 (tels que les particules de suie, les oxydes de soufre, la vapeur d'eau, etc.)

Le cardiologue Marc Goethals : "L'aéroport de Bruxelles n'est pas situé dans le désert, mais dans une zone densément peuplée. L'impact est énorme. Bien au-delà de Rotselaar, Tervuren et Wemmel, le sommeil est systématiquement perturbé. Une bonne nuit de sommeil est un besoin fondamental pour notre corps, au même titre que la nourriture et l'oxygène. Les nouveaux avions dits "silencieux" entraînent certes une légère diminution du volume sonore moyen annuel, mais les pics de bruit restent si élevés que le sommeil des riverains reste perturbé. Seule une interdiction des vols de nuit aura donc un effet substantiel".

Il est temps d'entamer un véritable dialogue et d'élaborer un plan directeur.

Avec ce travail d'étude, le Bond Beter Leefmilieu montre une fois de plus qu'il souhaite mener un débat basé sur des faits et des arguments étayés. "Nous nous adressons à tous les politiciens, employeurs et syndicats pour qu'ils réfléchissent à un plan directeur afin de réaliser cette nécessaire reconversion. Nous pouvons maintenir l'emploi et la connectivité de notre pays tout en protégeant la santé des résidents locaux, des travailleurs et de l'environnement. "

BBL et les associations de riverains apporteront les résultats de cette étude lors de l'enquête publique. "Car il est clair que l'exploitant de l'aéroport lui-même ne veut que servir les intérêts de ses actionnaires étrangers", conclut Jasper Wouters du Bond Beter Leefmilieu.

 

Consultez l'étude "Analyse d'impact des restrictions de vol pour l'aéroport de Bruxelles"